Publications des scientifiques de l'IRD

Bourgogne H., Derville Solène, Garrigue Claire. (2018). Etude du trafic maritime dans le Grand Lagon Sud afin d'apprécier les risques de dérangement et de collision pour la population de baleines à bosse de Nouvelle-Calédonie : rapport réalisé pour le Comité Consultatif Coutumier Environnemental. Nouméa : IRD, 35 p. multigr.

Titre du document
Etude du trafic maritime dans le Grand Lagon Sud afin d'apprécier les risques de dérangement et de collision pour la population de baleines à bosse de Nouvelle-Calédonie : rapport réalisé pour le Comité Consultatif Coutumier Environnemental
Année de publication
2018
Type de document
Littérature grise
Auteurs
Bourgogne H., Derville Solène, Garrigue Claire
Source
Nouméa : IRD, 2018, 35 p. multigr.
Le suivi du trafic maritime dans le Grand Lagon Sud a été réalisé durant les missions de recherche conduites par Opération Cétacés en hiver austral de 1995 à 2017, en parallèle du suivi de la population de baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) venant se reproduire dans la région. La richesse de ce jeu de données, avec un total de 774 jours de recherche depuis le cap N'Doua, a permis de caractériser l'évolution des différents aspects du trafic maritime, en prenant en compte les usages privés, touristiques et commerciaux existants sur la zone d'étude. L'objectif principal de cette étude a été d'estimer, à travers l'utilisation d'indicateurs simples, le risque de dérangement et de collisions pour les femelles suitées, qui s'avère être le groupe social de baleines à bosse le plus exposé aux interactions avec les navires. Le trafic maritime dans le Grand Lagon Sud est principalement côtier. Il a subi une forte augmentation entre 1995 et 2008 et semble s'être relativement stabilisé depuis. Cette tendance est nette pour les usages privés et touristiques, pour lesquels le trafic est maximal pendant les vacances scolaires d'août, alors même que la fréquentation des baleines à bosse dans le Grand Lagon Sud est à son pic (Derville et al., 2017). Le trafic maritime commercial a également augmenté de l'ordre de 20% suite à la mise en service, en 2006, du port de Goro rattaché à l'activité minière. Ce trafic est essentiellement concentré le long de la route de navigation commerciale principale, identifiée à proximité des côtes entre le canal Woodin et la passe de la Havannah. Les femelles accompagnées d'un baleineau, appelées femelles suitées, montrent une utilisation préférentielle des habitats côtiers qui les expose plus intensément au trafic maritime que les autres types de groupes sociaux, puisque 20% de leurs habitats préférentiels se situent sur la route maritime principale. Avec un pic de fréquentation situé entre la 1ère et 2ème semaine de septembre, elles sont retrouvées tardivement dans la saison de reproduction. Cette distribution spatio-temporelle de la fréquentation des femelles suitées dans le Grand Lagon Sud a permis d'identifier la zone et la période où le risque de dérangement et de collisions est le plus critique. L'étude de l'exposition des groupes de baleines à bosse au trafic maritime depuis la fin des années 90 a permis de mieux appréhender les risques de dérangement et de collisions liés aux différents usages maritimes. Il apparaît que les groupes de femelles suitées, retrouvés plus proches des côtes, sont globalement plus exposés aux interactions avec les navires. En effet, 81% de ces groupes étaient observés par des bateaux privés et touristiques contre 60% pour les autres types de groupes sociaux. De plus, il semble que les groupes comprenant des baleineaux ou des juvéniles sont également plus vulnérables aux risques de collisions de par leur proximité aux zones de trafic intense et leurs capacités de déplacements et de fuite limités. Il est important de souligner que l'instauration de la charte d'observation des cétacés en 2008 a permis de limiter significativement les interactions des navires touristiques et privés avec les femelles suitées en diminuant de 50% les durées d'observation et d'environ 15% la proportion de groupes observés contenant un baleineau. Enfin les limites de vitesses d'approche et de distance lors du suivi sont des mesures importantes pour limiter les risques de collisions (Currie et al., 2017).
Plan de classement
Autres vertébrés [034BIOVER03]
Descripteurs
MAMMIFERE MARIN ; MIGRATION ; TRANSPORT MARITIME ; FACTEUR ANTHROPIQUE ; BALEINE A BOSSE
Description Géographique
NOUVELLE CALEDONIE
Localisation
Fonds IRD [F A010082866] ; Nouméa
Identifiant IRD
fdi:010082866
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