Publications des scientifiques de l'IRD

Derville Solène, Garrigue Claire. (2017). Synthèse des études sur les dynamiques de distribution des baleines à bosse dans le sud de la Nouvelle-Calédonie : rapport réalisé pour le Comité Consultatif Coutumier Environnemental. Nouméa : IRD, 67 p. multigr.

Titre du document
Synthèse des études sur les dynamiques de distribution des baleines à bosse dans le sud de la Nouvelle-Calédonie : rapport réalisé pour le Comité Consultatif Coutumier Environnemental
Année de publication
2017
Type de document
Littérature grise
Auteurs
Derville Solène, Garrigue Claire
Source
Nouméa : IRD, 2017, 67 p. multigr.
L'étude a porté sur les observations de baleines à bosse réalisées dans le Grand Lagon Sud durant les missions de recherche conduites par Opération Cétacés en hiver austral de 1995 à 2015. Ce jeu de données exceptionnel de par son étendue temporelle et sa robustesse a permis d'investiguer les facteurs susceptibles d'affecter la distribution de ces cétacés migrateurs durant leur période de reproduction. En particulier, l'effet de l'environnement et des interactions sociales sur la distribution des baleines a été évaluée à plusieurs échelles temporelles. Au cours de la période d'étude, l'effort de recherche représente 716 jours passés en mer, et 769 à terre depuis le Cap N'Doua, avec un total de 641 jours au cours desquels les deux méthodes d'échantillonnage ont été conduites en simultanée. Plus de 1300 groupes de baleines ont été étudiés par l'équipe en mer. À ceux-ci s'ajoutent plus de 900 groupes observés uniquement par l'équipe à terre ce qui démontre l'intérêt de combiner ces deux méthodes d'étude afin de maximiser le taux de détection sur l'ensemble de la zone d'étude. La distribution annuelle des baleines à bosse dans le Grand Lagon Sud est restée relativement constante sur l'ensemble de la période d'étude. Le coeur de la distribution se situe entre l'îlot Ugo, le récif de Gué et l'ile Ouen. Le pic de fréquentation calculé à partir des observations faites depuis la terre, se situe entre le 15 août et le 1er septembre sur l'ensemble du jeu de données. Néanmoins, ce pic varie d'une année à l'autre, sans lien avec les fluctuations environnementales de grande amplitude tel que le phénomène ENSO. Il est difficile d'établir la date du pic à l'échelle annuelle, tant les fluctuations journalières de la fréquentation sont importantes. La fréquentation du Grand Lagon Sud par les baleines à bosse varie fortement à l'échelle de quelques jours, et ce en partie en réponse aux fluctuations des conditions environnementales locales. En particulier, le vent (et plus précisément les changements de régime entre vent d'ouest et alizés) affecte la fréquentation de la zone d'observation du Cap N'Doua. Le taux de rencontre est plus élevé par alizés que par vent d'ouest. L'effet de la température de surface de l'eau est lui beaucoup plus limité : les baleines favorisent les eaux de 22,5 - 23°C dans une moindre mesure. Les baleines à bosse utilisent préférentiellement les eaux d'environ 80m de profondeur, proches de la côte mais ouvertes à la circulation océanique. Malgré des changements de température de surface relativement importants d'une année à l'autre (+2°C en moyenne en 2010 comparé à 2006), cette préférence d'habitat reste inchangée, suggérant une forte plasticité face aux fluctuations de température locales liées au phénomène ENSO. Les interactions sociales ont un effet sur la distribution des baleines à bosse à l'échelle du Grand Lagon Sud. Les femelles accompagnées d'un baleineau ont tendance à éviter le contact rapproché avec d'autres individus, quel que soit le type de groupe social concerné. Par conséquent, les femelles avec baleineau fréquentent davantage les zones peu profondes et proches de la côte, la baie de Prony et les abords du Cap N'Doua en particulier, alors que les autres individus se rencontrent un peu plus au large. Ce comportement de ségrégation sociale a donc pour conséquence un risque accru de collisions chez les femelles suitées qui occupent préférentiellement les zones côtières où le trafic maritime est le plus important. L'augmentation du trafic maritime dans la zone ne semble pas avoir provoqué de déplacements des femelles avec baleineau jusqu'à présent, ce qui implique une augmentation du risque de collisions dans les années à venir si la population de baleines à bosse continue à s'accroître et que les femelles avec baleineau continuent à utiliser préférentiellement la zone côtière du Grand Lagon Sud.
Plan de classement
Autres vertébrés [034BIOVER03]
Descripteurs
MAMMIFERE MARIN ; HABITAT ; ECHANTILLONNAGE ; TRAITEMENT DE DONNEES ; DISTRIBUTION SPATIALE ; VARIATION TEMPORELLE ; CLIMAT ; COMPORTEMENT SOCIAL ; FACTEUR ANTHROPIQUE ; BALEINE A BOSSE
Description Géographique
NOUVELLE CALEDONIE
Localisation
Fonds IRD [F A010082865] ; Nouméa
Identifiant IRD
fdi:010082865
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