Trape Jean-François. (2001). Contre : les limites des moustiquaires imprégnées dans la lutte contre le paludisme en Afrique tropicale. Bulletin de la Société de Pathologie Exotique, 94 (2 bis), 174-179. ISSN 0037-9085.
Titre du document
Contre : les limites des moustiquaires imprégnées dans la lutte contre le paludisme en Afrique tropicale
Année de publication
2001
Type de document
Article
Auteurs
Trape Jean-François
Source
Bulletin de la Société de Pathologie Exotique, 2001,
94 (2 bis), 174-179 ISSN 0037-9085
Le paludisme est une affection dont le poids en santé publique n'est pas fonction de l'importance de sa transmission. Du fait de l'immunité de prémunition, le nombre d'accès palustres qu'une personne donnée présentera au cours de sa vie et la probabilité d'en mourir sont peu différents, que
celle-ci soit piquée par un anophèle infecté un petit nombre de fois chaque année ou des centaines de fois par an. C'est seulement pour les niveaux de transmission faible qu'il existe une relation directe entre le taux d'inoculation entomologique, le taux d'incidence de la maladie et la mortalité palustre potentielle. Bien que l'imprégnation par des insecticides améliore l'efficacité des moustiquaires, la capacité vectorielle d'Anopheles gambiae, An. arabiensis et An. funestus est trop élevée pour que les moustiquaires imprégnées puissent constituer un outil de lutte efficace contre le paludisme dans la plupart des zones rurales d'Afrique tropicale. La réduction de la mortalité due au paludisme observée lors de plusieurs projets pilotes n'est probablement qu'un effet à court terme. Nous proposons de recentrer les activités de lutte antivectorielle sur les zones de transmission faible et instable, c'est-à-dire là où ces activités peuvent durablement apporter une contribution majeure à la lutte contre le paludisme. En zone de transmission modérée ou forte, l'amélioration de l'accès aux soins et une meilleure prise en charge des malades sont actuellement les seuls moyens de réduire durablement la mortalité causée par le paludisme.