Publications des scientifiques de l'IRD

Boyer Florence. (2008). Du voyage comme terrain et du voyage sur le terrain : une itinérance entre expérience et récit. 5 p. multigr. A travers l'Espace de la Méthode : les Dimensions du Terrain en Géographie, Arras (FRA), 2008/06/18-20.

Titre du document
Du voyage comme terrain et du voyage sur le terrain : une itinérance entre expérience et récit
Année de publication
2008
Type de document
Colloque
Auteurs
Boyer Florence
Source
2008, 5 p. multigr.
Colloque
A travers l'Espace de la Méthode : les Dimensions du Terrain en Géographie, Arras (FRA), 2008/06/18-20
Cette proposition tente de faire état d'une réflexion, toujours en cours, sur la porosité entre des thématiques de recherche ? ici les questions de migration et de mobilités ? et la réflexion et la pratique de terrain dans le contexte du Niger et du Burkina Faso. Pourquoi employer le terme de porosité ? L'un des fils conducteurs de ma réflexion sur migration et mobilités est de s'interroger sur la place et les sens de la route, du voyage dans ces pratiques spatiales. L'ensemble des terrains s'est déroulé au Niger et au Burkina Faso, me plaçant moi-même dans une situation de voyage, de déplacement et plus récemment de migrante (avec une position privilégiée, celle d'expatriée). Cette collusion pose question dans la mesure où elle met en jeu autant la position de chercheur que la réflexion et la production scientifique. L'attitude réflexive porte alors autant sur le terrain et sa dimension spatiale ? quelle dimension spatiale donner au voyage ? ? que sur la position du chercheur sur le terrain ? travailler dans des anciennes colonies françaises - et sur le récit à donner à la fois à cette pratique et à ces expériences ? scientifiques, de terrain, personnelles. Je ne reviendrai pas ici sur les dimensions qui touchent aux rapports coloniaux et de domination, dans la mesure où elles sont maintenant relativement bien balisées, pour m'attarder plutôt sur la dimension spatiale du terrain et le récit construit, ces deux moments étant indissociables. Dans cette démarche réflexive, je déclinerai la figure de l'itinérance en l'abordant comme un jeu entre la distance et l'écart. L'orientation vers cette figure de l'itinérance est guidée autant par les thématiques de recherche, le voyage et la mobilité, que par la pratique et la définition du terrain. En effet, sous ce terme terrain, terme aussi vague que polysémique, j'entends à la fois l'espace, le contexte dans lequel s'effectue le recueil de données que le passage à l'écriture et le discours scientifique lui-même. Au final, dans notre pratique, le terrain serait ce qui peut faire l'objet ou plutôt être le sujet d'une position réflexive. Cette définition très large a pour vocation de mettre en avant le fait de ne pas se départir de cette attitude quelque soit la nature et le moment de notre activité de recherche. Pour des questions analytiques, je déclinerai successivement cette figure de l'itinérance selon trois étapes : la pratique du terrain, la mise en forme des données, le passage au récit. Il est nécessaire de garder à l'esprit, qu'il s'agit plus de rythme ? rythme de la recherche, rythme des sujets ? que d'étapes clairement distinctes. Dans la pratique du terrain, comment la position d'étranger du chercheur entre-t-elle en dialogue avec celle du migrants lui-même, qui est pourtant le sujet ? Le voyage, le mouvement mettent en jeu la distance et l'écart : cette mise en jeu touche autant le chercheur que les voyageurs mais selon des modalités différentes. En effet, la gestion de la distance est dépenda
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