Publications des scientifiques de l'IRD

Garrigue Claire, Bonneville C., Derville Solène, Dodemont R., Le Gendre R., Oremus M., Pérard V., Williamson M. (2018). Rapport des campagnes Maracas 3, 4 et 5. Nouméa : IRD, 107 p. multigr.

Titre du document
Rapport des campagnes Maracas 3, 4 et 5
Année de publication
2018
Type de document
Littérature grise
Auteurs
Garrigue Claire, Bonneville C., Derville Solène, Dodemont R., Le Gendre R., Oremus M., Pérard V., Williamson M.
Source
Nouméa : IRD, 2018, 107 p. multigr.
En 2014 le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a créé le parc naturel de la mer de corail, l'une des plus grandes zones protégées au monde. Afin de renseigner les zones de conservation prioritaires et de faciliter la mise en place de mesures qui puissent efficacement protéger les grandes espèces migratrices, il est nécessaire d'acquérir des informations sur leur distribution et l'usage des habitats. C'est pourquoi en 2016, l'IRD a lancé le programme WHERE qui vise à explorer la distribution spatiale et l'habitat des baleines à bosse pour améliorer la gestion spatiale dans le parc naturel de la mer de Corail. Cinq missions d'observation ont été menées à ce jour. Ce rapport présente les résultats des missions MARACAS conduites au cours de l'hiver austral 2017. L'archipel de Chesterfield-Bellona a été échantillonné au cours de la campagne MARACAS 3 qui a été effectuée entre le 7 et le 27 août à partir du N.O. Alis. Les campagnes MARACAS 4 et 5 ont permis de mener des études sur le mont sous-marin d'Antigonia et la région de Walpole-Orne du 23 au 27 juillet et du 11 au 22 septembre à bord de l'Amborella. Les principaux objectifs du programme WHERE consistent à établir la distribution des baleines à bosse au sein du parc naturel de la mer de Corail, à évaluer la connectivité entre les différentes zones du Parc et les régions voisines, à identifier les corridors migratoires et à collecter des informations sur la distribution des autres espèces de cétacés rencontrées dans la ZEE. L'étude de la distribution a permis de présenter un modèle d'habitats préférentiels au sein du parc naturel de la mer de Corail. L'analyse des données collectées photographiques et génétiques au cours des suivis focaux soulignent la connectivité existant dans la partie sud de la Nouvelle-Calédonie entre le lagon sud, la ride de Norfolk et celle des Loyauté mais également entre l'archipel de Chesterfield-Bellona et le lagon sud. La télémétrie satellitaire a fourni de nouvelles informations sur les déplacements des baleines au sein du parc naturel de la mer de Corail mais également sur les corridors et les routes migratoires utilisées. Quelques observations de cétacés améliorent la connaissance des espèces présentes dans le parc. Diversité - Au total, quatre espèces de mammifères marins ont été recensées au cours de ces missions. La baleine à bosse a été observée sur les trois zones d'étude. Un groupe de grands dauphins (Tursiops truncatus) et un groupe de globicéphales tropicaux (Globicephala macrorhynchus) ont été observés entre Antigonia et l'île des pins. Sur le plateau de Chesterfield, une observation de rorqual a également été faite, l'identification d'un rorqual d'Omurai (Balaenoptera omurai) n'a pas été confirmée. L'archipel de Chesterfield-Bellona -Effort : Quinze jours ont été passés dans l'archipel de Chesterfield-Bellona pour un total de 146h24 d'effort d'échantillonnage. Densité : La densité de baleines observée dans l'archipel de Chesterfield-Bellona (0,051 baleines/km) est plus élevée que celle observée en 2016 (0,025 baleines/km). La plus forte densité a été relevée sur les bancs off-shore. Connectivité : Parmi les 35 baleines photo- identifiées et les 38 baleines génotypées, 31 % et 26 % avaient respectivement été observées dans le lagon sud de la Nouvelle-Calédonie. Les indices de différenciation génétique ne montrent aucune différence génétique entre l'archipel de Chesterfield-Bellona et le lagon sud de Nouvelle-Calédonie. Des précautions doivent être prises dans l'interprétation de ce résultat du fait du biais d'échantillonnage important entre les deux zones. En revanche, une différence a été observée entre Chesterfield-Bellona et le couloir migratoire du sud-est de l'Australie. Usage : Un des résultats surprenant de cette expédition concerne la prépondérance des femelles observée sur la zone, la plupart en tant que mamans accompagnées d'un baleineau, et la rareté des groupes reproducteurs. Les six balises satellitaires déployées montrent un usage intensif des plateaux, des bancs off-shore et des monts sous-marins de la chaine des guyots de Lord Howe. Synthèse préliminaire : Les résultats obtenus lors des campagnes MARACAS 1 & 3 soulignent l'existence d'une connectivité inter saisonnière entre le lagon sud de Nouvelle-Calédonie et l'archipel de Chesterfield-Bellona. La télémétrie satellitaire montre que certaines baleines à bosse de Chesterfield-Bellona se dirigent vers la côte australienne. L'absence de différentiation génétique entre ces deux régions pourrait suggérer que ces baleines empruntent le couloir migratoire australien au cours de leur migration vers le sud sans pour autant se reproduire avec les animaux rencontrés. Recommandation : L'acquisition d'échantillons supplémentaires et de nouvelles données sur les routes de migration permettrait d'approfondir ces résultats et de connaître l'origine des baleines à bosse de Chesterfield-Bellona. Le mont sous-marin d'Antigonia : Effort : Au total cinq jours ont été passés à Antigonia en début et en fin de saison. Densité : la plus forte densité des trois campagnes a été calculée sur le mont sous-marin d'Antigonia (0,618 animaux /km). Connectivité : Parmi les 60 baleines photo-identifiées et 38 baleines génotypées, 38 % et 42 % respectivement étaient déjà connues, pour la plupart du lagon sud, mais aussi du banc de La Torche, du banc de l'Orme ou même d'Antigonia. Les tests de différentiation génétique ne montrent aucune différence avec le lagon sud. En revanche, une différence faible mais significative est observée avec le banc de l'Orme. Usage : Tous les groupes sociaux sont observés sur le mont sous-marin avec une évolution entre le début et la fin de la saison de reproduction. Les trajets réalisés par les deux baleines balisées en juillet sur le mont sous-marin ont montré la diversité et l?envergure des déplacements qu'elles pouvaient entreprendre tôt dans la saison, une baleine ayant traversé l'intégralité de la mer de Corail avant d'entrer dans Hervey Bay, et l'autre ayant entamé une longue migration qui l'a menée jusqu'à la mer de Bellinghausen à l'ouest de la péninsule Antarctique. Synthèse préliminaire : Les baleines à bosse fréquentant le lagon sud et le mont sous-marin d'Antigonia forment une seule unité de gestion. La région de Walpole-Orne - Effort : Deux jours ont été passés dans la région de Walpole où l'effort d'échantillonnage représente 18h48. Densité : La densité mesurée (0,27 baleines/km) est plus forte que celle de 2016 (0,14 baleines/km). Elle reste légèrement inférieure à celle relevée à Antigonia. Connectivité : Parmi les 32 baleines photo-identifiées et les 35 baleines génotypées, 31% étaient déjà connues. Aucune différence génétique n'est observée avec le lagon sud ; en revanche une faible différence génétique est observée entre le banc de l'Orme et Antigonia. Usage : Un grand nombre de femelles suitées et de groupes reproducteurs ont été rencontrés dans la zone. Synthèse préliminaire : Étant donné la forte concentration de baleines à bosse rencontrées malgré un effort limité, il semble que le banc de l'Orne puisse constituer un habitat important pour cette espèce comme le montre le modèle d'habitats préférentiels.
Plan de classement
Campagnes océanographiques [030OCECAM] ; Milieu marin [036MILMAR]
Descripteurs
CAMPAGNE OCEANOGRAPHIQUE ; RELIEF SOUS MARIN ; MAMMIFERE MARIN ; DISTRIBUTION SPATIALE ; HABITAT ; ECHANTILLONNAGE ; DONNEES SATELLITE
Description Géographique
NOUVELLE CALEDONIE
Localisation
Fonds IRD [F A010082854] ; Nouméa
Identifiant IRD
fdi:010082854
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