Publications des scientifiques de l'IRD

Garrigue Claire, Bonneville C., Derville Solène, Dodemont R., Oremus M., Pérard V. (2017). Rapport des campagnes Maracas 1 et 2. Nouméa : IRD, 67 p. multigr.

Titre du document
Rapport des campagnes Maracas 1 et 2
Année de publication
2017
Type de document
Littérature grise
Auteurs
Garrigue Claire, Bonneville C., Derville Solène, Dodemont R., Oremus M., Pérard V.
Source
Nouméa : IRD, 2017, 67 p. multigr.
En 2014 le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a créé le parc naturel de la mer de corail, l'une des plus grandes zones protégées au monde. Afin de renseigner les zones de conservation prioritaires et de faciliter la mise en place de mesures qui puissent efficacement protéger les grandes espèces migratrices, il est nécessaire d'acquérir des informations sur leur distribution et l'usage des habitats. C'est pourquoi en 2016, l'IRD a lancé le programme WHERE qui vise à explorer la distribution spatiale et l'habitat des baleines à bosse pour améliorer la gestion spatiale dans le parc naturel de la mer de Corail. Les deux premières missions d'observation ont été réalisées au cours de l'hiver austral 2016. Elles nous ont permis d'échantillonner le complexe récifal de Bellona-Chesterfield au cours de la campagne MARACAS 1 qui a été effectuée entre le 22 août et le 4 septembre et la région de Walpole où la campagne MARACAS 2 a eu lieu du 22 au 26 septembre. Diversité - Au total, trois espèces de mammifères marins ont été recensées au cours de ces missions. La baleine à bosse a été observée sur les deux zones d'étude. Le globicéphale tropical a été observé dans la région de Walpole et pendant la traversée entre la Grande Terre et Bellona dans les environs du récif de Fairway. À cette même position une observation de rorqual a également été faite mais l'espèce n'a pas pu être identifiée. Bellona-Chesterfield - Effort : Neuf jours ont été passés à Bellona- Chesterfield pour un total de 88h16 d'observation en mer. Seul le transit aller a donné lieu à des observations, les conditions météorologiques ne permettant pas l'observation pendant le trajet retour. Densité : Un faible nombre de baleines à bosse a été observé et la densité estimée (0,17 baleines/km) reste similaire à celle mesurée à Chesterfield au cours des missions de 2002 et 2010. Ce résultat est surprenant sachant que cette zone qui était l'un des « hotspots » de la chasse commerciale à la baleine à bosse au XIXème siècle. Néanmoins, l'étendue de ce complexe récifal ne nous a pas permis un échantillonnage exhaustif de la zone, il se peut donc que certaines zones clés n'aient pas encore été échantillonnées. L'utilisation de balises satellitaires aurait pu permettre d'apporter de nouveaux éléments quant aux potentielles zones de concentration de baleines sur ces plateaux mais de mauvaises conditions météorologiques ajoutées au faible nombre d'animaux rencontrés n'ont pas permis le déploiement de ces balises. Il est également possible que la période d'étude qui a été choisie en fonction des connaissances acquises autour de la Grande Terre, ne corresponde pas au pic de présence de l'espèce dans cette zone. Il est enfin envisageable que cette zone n'ai pas été recolonisée suite au chasses commerciales ou bien que les animaux se soient déplacés vers d'autres habitats potentiels. Connectivité : Parmi le faible nombre d'individus identifiés par photographies environ la moitié avait déjà été observée autour de la Grande Terre. Usage : Plusieurs types de groupes sociaux observés dans des zones de reproduction ont été rencontrés ; des chants ont été entendus. Les missions précédentes n'avaient pas permis de rapporter de données individuelles ; il est important que ce type de données ait pu être collecté au cours de la campagne MARACAS 1 car elles contribueront notamment à caractériser les liens existant avec les baleines de la Grand Terre et l'Est australien. Néanmoins leur faible nombre témoigne de la difficulté de travailler dans cette zone. Synthèse préliminaire : Il est encore trop tôt pour conclure quant au degré de présence, à l'utilisation des plateaux de Bellona et Chesterfield par les baleines à bosse et à la connectivité existant entre cette région du parc et la Grande Terre. Les données qui seront collectées au cours de la campagne MARACAS 3 prévue pour août 2017 permettront d'approfondir les connaissances sur cette région et de répondre au questionnement sur la connectivité entre les différentes zones du parc. La région de Walpole - Effort : Trois jours ont été passés dans la région de Walpole où l'effort d'échantillonnage représente 33h20. Des observations ont également été effectuées pendant le trajet aller. Densité : Un grand nombre de baleines a pu être observé au cours des trois jours passés dans la zone de Walpole pendant la campagne MARACAS 2 et la densité (0,14 baleines/km) est comparable à celle estimée sur le banc de la Torche. Connectivité : Un quart des animaux identifiés par photographies avait déjà été observé dans le lagon sud. Usage : Tous les groupes sociaux caractéristiques des zones de reproduction ont été rencontrés et notamment un grand nombre de femelles suitées. Des chants ont également été entendus. La densité importante de baleines alliée à une excellente météo ont permis le déploiement de six balises satellitaires dont quatre ont émis entre 10 et 37 jours. Synthèse préliminaire : Etant la forte concentration de baleines à bosse rencontrées malgré un effort limité, il semble que les zones peu profondes de la ride des Loyauté et particulièrement le banc de l'Orme, puissent constituer un habitat important pour cette espèce. Il est fort probable que le banc de l'Orme serve de zone de reproduction de la même manière que le mont sous-marin d'Antigonia. L'usage de la télémétrie satellitaire nous a permis d'obtenir 586 positions dont 460 ont pu être conservées après filtrage et utilisées pour connaitre les trajets suivis par les baleines. Un total de 2205 plongées a été enregistré. Selon les individus, les profondeurs moyennes varient entre 31 et 62.5 m et les profondeurs maximales atteignent 179.8 à 335.8 m. De manière intéressante, il s'avère que les plongées les plus profondes n'ont eu lieu qu'aux alentours du mont sous-marin d'Antigonia et des îles de Kermadec. Parmi les 31 profils de plongée obtenus, la forme de l'un d'entre eux est typique d'un comportement d'alimentation. L'usage intensif des monts sous­ marins constituant à ce jour un comportement unique à la ZEE de Nouvelle­ Calédonie nous espérons pouvoir poursuivre les investigations autour de ces structures nombreuses dans notre espace maritime, afin de de comprendre l'intérêt qu'elles suscitent et caractériser la niche écologique occupée par l'espèce.
Plan de classement
Campagnes océanographiques [030OCECAM] ; Milieu marin [036MILMAR]
Descripteurs
CAMPAGNE OCEANOGRAPHIQUE ; MAMMIFERE MARIN ; DISTRIBUTION SPATIALE ; HABITAT ; ECHANTILLONNAGE ; DONNEES SATELLITE
Description Géographique
NOUVELLE CALEDONIE
Localisation
Fonds IRD [F A010082853] ; Nouméa
Identifiant IRD
fdi:010082853
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