%0 Journal Article %9 ACL : Articles dans des revues avec comité de lecture répertoriées par l'AERES %A Chazan Gillig, Suzanne %A Haidaraly, D. %T Le fitampoha de 2004 dans la région nord du Menabe, à l'ouest de Madagascar %B Anthropologie et histoire face aux légitimations politiques %D 2006 %E Ballarin, Marie Pierre %E Forest, A. %E Selim, Monique %L fdi:010036002 %G FRE %J Journal des Anthropologues %@ 1156-0428 %K CEREMONIE ; RITUEL ; ROYAUTE ; LEGITIMITE ; HERITAGE ; COLONISATION ; SACRE ; FAMILLE ; LIGNAGE ; ANCESTRALITE ; FINANCEMENT ; COMMERCE ; AUTONOMIE ; SYSTEME DE REPRESENTATIONS %K FAMILLE RECOMPOSEE %K MADAGASCAR %K MENABE PROVINCE ; AMPASY %N 104-105 %P 129-163 %R 10.4000/jda.469 %U https://www.documentation.ird.fr/hor/fdi:010036002 %W Horizon (IRD) %X Le fitampoha est la cérémonie dynastique du souvenir des rois sakalava qui a lieu tous les 10 ans depuis 1904 et tous les 5 ans depuis 1988. Celui de 2004, un siècle après la colonisation française, n'a plus rien à voir avec les cérémonies qui ont eu cours tout le long du XXe siècle. Un nouveau cap est franchi. Après avoir été à l'origine, un rituel des prémisses, après s'être commué en culte guerrier, célébrant le retour de la chasse ou d'expéditions menées contre les peuples voisins, cette institution s'est naturellement chargée d'un sens politique au moment où Ndriandahifoutsy, premier roi attesté de la dynastie sakalava maroseragna, a étendu le territoire royal vers l'ouest : intégration des étrangers, contrôle des alliances et affermissement du pouvoir royal. Avec le temps, le fitampoha est devenu le cadre de la stabilisation des lignées à chaque succession royale, de sorte que la généalogie des rois sakalava, reconstituée par les historiens, montre que la succession dynastique du Menabe a suivi les règles de préférence patrilinéaire et de primogéniture. Avec la colonisation, la question de la légitimité lignagère est devenue une affaire plus formelle que réelle. L'interrogation suscitée par le déroulement du fitampoha 2004 a alors porté sur le poids relatif de l'histoire royale au regard des évènements contemporains. On s'est demandé si le "passé étant mort, l'histoire ne serait pas en train de ressusciter esthétiquement". En tout état de cause, le fitampoha du troisième millénaire n'est plus aujourd'hui que le lieu d'inscription des rapports externes en rapport avec l'autonomie régionale. C'est un espace symbolique révélateur de la fragmentation sociale des lignées en rupture avec les ancêtres. Tout se passe comme si les procédures administratives pouvaient servir directement la cause des solidarités horizontales instituées dans les "familles recomposées" sakalava et se substituer aux légitimités ancestrales. %$ 106ANTHRO2