Publications des scientifiques de l'IRD

Ferry Luc, Mietton M., Robison L., Erismann J. (2009). Le lac Alaotra à Madagascar : passé, présent et futur. Zeitschrift Fur Geomorphologie, 53 (3), 299-318. ISSN 0372-8854.

Titre du document
Le lac Alaotra à Madagascar : passé, présent et futur
Année de publication
2009
Type de document
Article référencé dans le Web of Science WOS:000269768700002
Auteurs
Ferry Luc, Mietton M., Robison L., Erismann J.
Source
Zeitschrift Fur Geomorphologie, 2009, 53 (3), 299-318 ISSN 0372-8854
Le lac Alaotra est le plus grand lac de Madagascar (456 km2 à la cote moyenne de 751,20 m). Il est entouré de marais et de périmètres hydro-agricoles de grande valeur économique, constituant le 'premier grenier à riz' de la grande île. Cette cuvette a dans le même temps une valeur patrimoniale, écologique, puisqu'elle constitue une zone humide protégée par la convention de Ramsar (1971). C'est cette mise en parallèle de ces intérêts, probablement divergents, avec la dynamique de sédimentation dans le lac qui justifie la reprise de l'examen de son évolution spatiale. Les résultats de ce travail permettent de présenter tout d'abord les caractéristiques hydrologiques actuelles: la carte bathymétrique (équidistance des courbes de niveau de 25 cm), les courbes altitude-superficie et altitude-volume, les hauteurs annuelles et mensuelles moyennes du lac ainsi que les variations journalières exceptionnelles (seiche), les statistiques des cotes moyennes mensuelles et annuelles ainsi que les cotes extrêmes pour des années sèches et humides, jusqu'à une récurrence de 20 ans. De la même façon, les modules bruts de l'émissaire du lac à l'exutoire sont établis pour des années sèches et humides jusqu'à des récurrences de 50 ans. Le bilan hydrologique du bassin versant du lac à l'exutoire (6.855 km2) est précisé. Enfin, la végétation aquatique du lac et de son marécage, qui joue un grand rôle vis-à-vis des processus de sédimentation, est également présentée. L'évolution plioquaternaire du lac est ensuite discutée: ce dernier n'est en effet que le témoin d'un lac beaucoup plus vaste, dont l'extension se révèle en fait difficile à préciser. Sa rétraction serait liée à des phénomènes de captures très probables ainsi qu'à une mobilité tectonique régionale et aux variations paléo-climatiques. Enfin, le devenir du lac est appréhendé à travers une analyse critique des arguments favorables à l'hypothèse d'une sédimentation rapide dans le lac (forte dégradation spécifique, rôle des aménagements hydrauliques) puis des arguments contraires plus originaux. Au total, la démonstration d'une sédimentation significative dans le lac proprement dit n'est pas faite et plusieurs facteurs conditionnels limitants, non exclusifs les uns des autres, sont mis en avant. En conclusion, des choix d'aménagement sont discutés. La priorité doit être impérativement donnée à l'aménagement des amonts dont la protection conditionne concomitamment celle des grands périmètres rizicoles ainsi que celle du lac lui-même.
Plan de classement
Hydrologie [062]
Localisation
Fonds IRD [F B010089861]
Identifiant IRD
fdi:010089861
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