%0 Journal Article %9 ACL : Articles dans des revues avec comité de lecture répertoriées par l'AERES %A Crespi, B. %A Laval, P. %A Sabinot, Catherine %T La communauté de pêcheurs de Taperebá (Amapá- Brésil) face à la création du Parc national du Cabo Orange %B Populations et territoires du Brésil %D 2014 %E Dumont, F. (coord. %E Fleury, M.F. %E Fusco, W. %E Maldonado Turra, C. %L fdi:010065810 %G FRE %J Espace Populations Sociétés %@ 2104-3752 %K PECHE ARTISANALE ; RESSOURCES HALIEUTIQUES ; PARC NATIONAL ; MIGRATION ; FRONTIERE ; MODE DE VIE ; SOCIOLOGIE URBAINE %K BRESIL %K OYAPOCK FLEUVE %P art. 5724 [23 en ligne] %R 10.4000/eps.5724 %U https://www.documentation.ird.fr/hor/fdi:010065810 %> https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers15-11/010065810.pdf %V 2-3 %W Horizon (IRD) %X Dans les années 90, Oiapoque, ville brésilienne frontalière de la Guyane française, a connu une importante vague de migration de familles de pêcheurs venant du village de Taperebá, situé à l'embouchure du fleuve Cassiporé. En effet, la population de Taperebá a été contrainte d'abandonner les terres sur lesquelles elle habitait, suite à l'imposition d'un parc naturel : le Cabo Orange. Cette migration a conduit les Taperebenses à abandonner leur système économique basé sur l'autoproduction et le troc, et à s'adapter au mode de vie urbain, tant au niveau de l'habitat, des activités que des relations sociales. C'est ce processus que nous proposons de décrire et d'analyser dans cet article. Dans un contexte de vulnérabilité dû à la difficulté d'accès à la terre, à la santé et à l'éducation, cette communauté de pêcheurs se trouve aujourd'hui dans un processus de changement de vie et de pratiques, qui a par ailleurs des conséquences non négligeables sur la ressource halieutique. Selon les pêcheurs, leur expulsion de l'embouchure du Cassiporé, le criadouro (berceau) des poissons, a été la cause de la diminution de l'abondance piscicole dans les eaux de la région. Auparavant, avec la présence de ces communautés sur le Cassiporé, la zone était très peu fréquentée par les pêcheurs non-riverains : elle était protégée et gouvernée par un code de conduite tacite existant entre pêcheurs ainsi que par l'emploi d'engins de pêche respectueux de l'environnement. Suite à l'exode de la population, ces zones sont devenues inhabitées, laissant l'espace ouvert et sans surveillance, entraînant une surexploitation des ressources et des changements socio-environnementaux cruciaux. En adoptant une approche ethnographique et géographique et en nous appuyant principalement sur les données collectées en 2013 durant cinq mois d'observation participante, d'entretiens directifs et semi-directifs auprès des habitants de Taperebá et d'autres pêcheurs d'Oiapoque, nous décrirons et analyserons comment les familles de Taperebá se sont principalement réunies à Oiapoque dans le quartier Olaria. Nous observerons en quoi la migration a été un facteur de changements de savoirs et pratiques majeurs, tout en développant une cohésion sociale forte et une territorialité marquée, que nous définirons en analysant les dynamiques passées et actuelles. %$ 040SOCPEC01