Roux Jean-Claude. (1996). La ligne Madeira-Yavari : une impossible frontière amazonienne pour la Bolivie. Cahiers des Sciences Humaines, 32 (2), p. 265-292. ISSN 0768-9829.
Titre du document
La ligne Madeira-Yavari : une impossible frontière amazonienne pour la Bolivie
Année de publication
1996
Type de document
Article
Auteurs
Roux Jean-Claude
Source
Cahiers des Sciences Humaines, 1996,
32 (2), p. 265-292 ISSN 0768-9829
La Bolivie est un pays de démembrements territoriaux successifs qui se prolongèrent jusqu'en 1936 et amputèrent le pays d'environ 1,5 million de Km2. Le cas de la ligne de démarcation Madeira-Yavari, entre la Bolivie et le Brésil, est intéressant car il illustre de manière significative les conséquences de la non-territorialisation spatiale. Il s'agit de l'héritage d'une ancienne délimitation coloniale entre l'Espagne et le Portugal, restée pratiquement théorique jusqu'en 1850. Cette vaste région de 600 000 Km2 sera jusqu'aux années 1860 presque totalement inexplorée donc inexploitée. La Bolivie se résignera en 1867, face aux pressions de Rio, à faire cession au Brésil de 400 000 Km2 de cette zone, pensant ainsi légitimer sa souveraineté en Amazonie en échange d'un accès bien aléatoire sur le fleuve Paraguay. Mais l'echec des tentatives de colonisation, faute de moyens et surtout l'absence jusqu'en 1900 de démarcations indiscutées sur la position des sources du Yavari font que, avec la découverte de riches gisements de caoutchouc et partant l'intérêt porté aux fleuves assurant leur désserte, les Brésiliens déborderont les limites tacitement fixées. Invoquant le droit du premier occupant, il annexeront finalement la région de l'Acre, profitant de la présence de leurs colons dans une région par ailleurs inoccupée, mais aussi d'une absence de réaction. (Résumé d'auteur)
